A38Travaux

A38 – Isolation Toiture

Fin d’année 2012, lors de la rénovation de la salle de bain à l’étage, après le démontage des cloisons, je me suis rendu compte, que l’isolation en place est vraiment en piteux état.

J’expose la situation actuelle : J’ai un étage avec des combles aménagées. Ces combles comprennent deux chambres et une salle de bain (que je refais complètement).

  1. Niveau du sol :Le sol est constitué de plaque en aggloméré que je remplace par de l’OSB. Je constate, qu’en dessous du plancher, il y a déjà de la laine de verre que je vais remplacer complètement.
  2. Cloison : J’ai découpé dans la cloison et j’ai accès à l’arrière des cloisons ainsi qu’au toit. Au niveau des cloisons, j’ai déjà une isolation en laine de verre (+/- 10 cm) qui est correctement posée. Je n’y bougerai pas, sauf au niveau de la salle de bain.
  3. Toiture : Je vais retirer toute la laine de verre du toit (qui est tombée et donc ne sert à rien) et poser des panneaux (voir plus bas pour le choix).

Voici la photo de la partie supérieure. Plus rien n’est fixé.

Et de la partie inférieure : même le pare-pluie est parti en poussière sur la partie exposée au Sud. La chaleur en est la cause.

Je ne pourrai rien faire pour le pare-pluie, mais j’ai vérifié qu’il n’y a pas d’infiltration d’eau. Mon toit étant assez incliné, il y a peu de risque d’avoir une infiltration. Si les tuiles sont bonnes, il n’y a donc pas de raison. Sur la partie Nord du toit, le pare-pluie est encore en bon état.

C’est donc une catastrophe. Et cela ne m’étonne pas, car de la façon dont les ouvriers de l’époque avaient fixé l’isolation (agrafé aux chevrons) cela ne peut pas tenir plus de 1 an. En effets, avec le poids, et le vent, cela fini par tomber. Et plus l’isolation est dense, plus cela tombera vite. Il faut absolument prévoir des lattes de soutiens.

Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi l’urbanisme ou la Région donne des primes, mais n’impose pas une qualité de réalisation aux entreprises. Même si des professionnels placent de l’isolation, il faut encore que cela tienne 30 ans et pas quelques années pour faire bien.

Donc, j’ai pris la décision de tout refaire. Je ne vais quand même pas tout refermer et tout laisser dans cet état?

Encore fallait-il choisir la bonne technique (flocon, panneau). Et, il y a aussi du choix dans le type d’isolant.

Le choix de l’Isolant :

  • Ouatte par insufflation : Nécessite deux parois fermées. Cette méthode a une bonne capacité à compléter les vides et à combler l’espace avec une couche isolante sans joints et sans tassement. Le flocage de ouate de cellulose permet d’obtenir une surface compacte et sans aucun tassement. Impossible dans mon cas.
    Il est en revanche très fortement déconseillé d’essayer de remplir des parois manuellement car le remplissage ne peut être réellement homogène qu’avec une souffleuse-cardeuse
  • Ouatte Epandage : trop de risque de tassement.
  • Laine de bois : Forte résistance à la compression, Haute performance isolante, tant en hiver qu’en été, Ouvert à la diffusion de vapeur d’eau, Régulateur hygrométrique, Recyclable, écologique, respecte l’environnement.
  • les échanges hygrométriques des matériaux naturelles à base de fibres comme le chanvre, chanvre et lin, laine bois sont de véritable VMC naturelle et apporte un confort phonique indéniable, notamment le liège et la ouate de cellulose.
  • Pour atteindre un fort déphasage, la solution optimale est donc un matériau à la fois lourd, isolant et bon accumulateur de chaleur. Sept à dix heures,  cela correspond généralement au temps de déphasage optimal.
  • L’inertie est une notion différente du déphasage, qui se caractérise par une atténuation des variations de température → les isolants peuvent avoir un fort déphasage mais ne peuvent en aucun cas avoir une bonne inertie : leur faible conductivité gêne la diffusion de la chaleur dans la totalité de la masse et donc empêche un bon stockage de l’énergie. Le béton, le parpaing ou la brique sont par contre des matériaux à très bonne inertie

J’ai choisi un isolant “éco” : la laine de bois. C’est un des isolants les plus denses (50 kg/m³) avec la laine de cellulose.

Pour choisir un isolant, il y a deux paramètres utiles à prendre en compte :

  • Le Lambda : coefficient d’isolation qui va déterminer le pouvoir isolant.
  • La densité : qui va déterminer la capacité à retenir la chaleur. Ce paramètre est aussi utile en été pour éviter les chaleurs en dessous d’un toit orienté plein sud. C’est même le plus important pour moi, car avant l’isolation, le moindre rayon de soleil (même en Hiver) provoquant un bouffée de chaleur avec des t° importantes (+ de 30 °C). avec une densité plus grande, on amortie les différences de t°.

Un peu de théorie :

  • λ – Conductivité thermique (W/m.K)Flux de chaleur traversant 1 m d’épaisseur de matériau pour une différence de température de 1°C entre les deux faces.Plus λ est faible, plus le matériau est isolant.
  • R – Résistance thermique (m2.K/W) Capacité d’un matériau à freiner le passage de l’énergie. Elle est proportionnelle à l’épaisseur (e) et à la conductivitéthermique (λ) telle que : R = e / λ.Plus R est élevé , plus le matériau est isolant.
  • U – Coefficient de transmission thermique (W/m2.K). Facilité avec laquelle l’énergie thermique passe au travers de la paroi. Il est calculé en additionnant l’inverse des résistances thermiques des matériaux constituant la paroi et des résistances superficielles. Plus U est faible, plus la paroi est isolante.

Pour le coefficient d’isolation Lambda, voici un tableau récapitulatif  selon les matériaux courant :

Dans le tableau suivant, on se rend bien compte que tout les produits isolant on +/- le même Lambda.

Il ne faut donc pas trop s’inquiéter du pouvoir isolant, mais plutôt regarder la densité qui est fort différent d’un produit à l’autre.

 

Dans ce tableau, on peut voir les densités : La cellulose est la laine la plus dense (60 gk/m³), mais les meilleurs panneaux en fibre de bois sont aussi très proche (+/-50 gk/m³).

De toute façon, il faut aussi tenir compte du type de pose. Si c’est posé en flocon, cela dépendra du travail effectué. Par contre, si  ce sont des panneaux qu’il suffit de placer, la densité est déterminée à l’usine. J’ai donc choisi le panneau de laine de bois, car c’est très facile à poser et je suis certain d’avoir la meilleure densité.

Voici un tableau récapitulatif de mes recherches  (prix à titre indicatif):

 

Type

Pose

Lieux

Prix

Densité
kg/m3

λ D

W/(m*K)]

Cond Th

CapTh Mass
J / (kg*K)

R (m2.K/W)

/ xxx mm

Epp.

Deph Hor.

Ouatte de cellulose UNIVERCELL

Panneau

 

 

40

0.039

 

3.55/140

45-140

 

Homatherm

holzFlex Standard

Panneau Souple bois

Ecobati

18€/140

26€/200

40

 

 

 

40-200

10h/200

Steico Flex

Panneau Souple bois

 

16€/140 Terrehabitat

50

0.038

2100

2.6/100

 

 

Pavaflex

 

P Fibre Bois

Lochten & Germeau Bxl

160mm=18.59(TVAC)

140mm=16.27(TVAC)

50

 

 

 

 

 

Sylvactis

P Fibre Bois

Carlier Bois (stock ok)

160mm=19.5 x1

160mm=16.7(tvac)x100

55

0.036

 

 

 

 

Sylvactis

ACTIS ISOBag 15kg

Carlier Bois (stock ok)

19€(tvac)/15kg
15.4(tvac)/15kg*100

30

 

 

 

 

 

Steico Flex

P Fibre Bois

Ecobati

160mm=23.51

140mm=21.2

50

0.039

 

 

 

 

Homatherm

holzFlex protect

Panneau Souple bois

Ecobati

160mm=33

140mm=28

55

0.039

2100

2.6/100

3.6/140

30-200

10h/160mm

Pavatex pavatflex

P Fibre Bois

 

 

55

0.038

2100

2.6/100

40-220

 

Gutex Thermoflex

P Fibre Bois

Loir&Marteau

18€/150 – 18.9/160

 

 

 

 

 

 

Homatherm Flex CL040

Panneau

Cellulose

 

27€/140 Ecobati

70

0.039

2000

 

40-120

 

Steico Canaflex

Panneau Chanvre

Elastique :pose facile !

26€/140 Ecobati

40

0.043

1700

2.5/100

40-240

3/100

Biofid

Panneau Chanvre

Regule hygro

 

40

0.04

1800

2.5/100

45-140

3/100

4.5/140

Bois feutré

Panneaux souples

 

12-17

 

0.039

 

 

 

7-11/200

Bois feutré

Panneaux rigides

 

22-26

 

0.040

 

 

 

15/200

Cellulose

Panneaux souples

 

17-19

 

0.039

 

 

 

12/200

Chanvre

Panneaux souples ou rouleaux

 

13-16

 

0.040

 

 

 

7/200

Laine de verre

Rouleaux

 

3.5

 

0.039

 

 

 

6/200

Laine de roche

Loir et Marteau

 

12 €/150

 

 

 

 

15 cm

 

Gramitech

P Herbe

 

30€/140

45

0.040

 

 

 

 

J’ai prit un échantillon chez Carlier bois : qq panneaux de  Sylvactis en 160mm.

La pose :

En photo, voici ce que j’ai prévu de faire : je vais isoler le sol , les cloisons, mais aussi les pentes de toit :

Pour une isolation efficace, il est nécessaire de respecter quelques règles et conseils au moment de la pose de l’isolant :

  • L’isolant doit être inséré au plus juste entre les chevrons  et les traverses de profondeur de la charpente, puis retenu par des lattes (pas agrafé) sur toute sa longueur. Le pare-vapeur, utilisé pour limiter les effets négatifs de la condensation, doit toujours être tourné vers l’intérieur.
  • Une deuxième couche peut être posée, à l’aide de traverses de même épaisseur que l’isolant, qui seront posées à même les chevrons. Dans ce cas seule la deuxième couche doit posséder un pare-vapeur. Dans mon cas, j’ai posé deux couche entre les chevrons.
  • Les infiltrations d’air extérieur sont également une source importante de déperditions de chaleur et peuvent déprécier la performance de votre système d’isolation (condensation). Les ruptures d’isolation (jonctions entre parois, chevrons, suspentes,…) sont autant de points « froids » au travers desquels la chaleur se propage.
  • veiller à assurer la continuité de l’isolation en calfeutrant soigneusement les jonctions murs / sols / parois. Privilégier une isolation en double couche croisée.

 

Je me suis  rendu compte, que c’était trop difficile à placer, car bien trop épais. J’ai donc décidé de prendre des épaisseurs en 80mm et de placer deux couches. Ce qui a deux avantages : meilleure couverture au niveau des joins (superposition décalée) et plus facile à poser. De plus, il est possible de jouer avec des épaisseurs en 60 mm (car certain endroit sont impossible en 160 mm).

J’ai négocié le prix à 7€ HTVA pour du 80 mm. Ce qui me donne +/- 17€/m² pour du 160mm. C’est le moins cher que j’ai pu trouver. Soit +/- 2000€ pour mes 120 m² de toiture.

La Région Wallonne va me rembourser 11€/m². Ce qui me portera mon isolation à +/- 6€/m².

http://energie.wallonie.be/fr/isolation-du-toit-2012.html?IDC=6390&IDD=64327

Isolation par le demandeur :

  • Si 3,5 > R < 4 alors 5 € / m²
  • Si R > 4 alors 8 € / m²

Isolation par l’entrepreneur :

  • Si 3,5 > R < 4 alors 10 € / m²
  • Si R > 4 alors 13 € / m²

Majoration pour l’utilisation d’un matériau d’isolation naturel : + 3 € / m²

Limite : 100 m² par maison unifamiliale

Pour cela, il faut  (Renseignement eu à la commune section travaux premier étage ) :

  • Garder l’étiquette du produit d’isolation (ATG : R / épaisseur ) + toute facture.
  • Database sur : http://www.epbd.be/index.cfm?n01=home_page
  • La demande se fait par internet en ligne ou via PDF.
  • Rentrer les documents avant 4 mois date de facture.

Il y a aussi les réductions suivantes :

  • Réduction d’impôt de 30 % du montant de la facture et < 2930 €.
  • Possibilité de demander une prime à la province (c’est cumulable, mais cela prendra du temps) → 20% de la facture.

Il vaut mieux bien isoler que de placer des panneaux solaire (sans isolation, c’est pas efficace, car tout ce que tu peux gagner repart directement en perte de chaleur).
Je comprends la Région Wallonne qui a abandonné les prime sur les panneaux PV et PS.

La première pose des bandes en 160mm d’épaisseur :

La pose sur la pente de toit :

On a fait au mieux. Cela n’a pas été facile mais cela commence à prendre forme :

Au niveau de la tête de toit (le plafonds des chambres est isolé en 160mm), j’ai fixé la laine de verre.

Ensuite, on place l’Intello+ :

Situation en juin 2013 :

Pour gagner de la place, j’ai fabriqué des placards que j’ai “poussés” dans la partie des combles non accessible et qui recevrons des portes par la suite.

Suite au prochain épisode…

Juillet 2016 :

L’isolation a été réalisée voici deux années. Le gain en hivers est certainement appréciable car selon mes relevés, je suis passé du double au simple (soit certainement plus de 30% d’économie ). En 2013, j’avais +/- 23.000 kWh de consommation en gaz.

En 2015, je suis passé à 13.000 kWh. Le relevé a été fait prématurément en janvier alors qu’il a fallu encore chauffer jusque fin juin. Il faut encore attendre quelques années afin de calculer une moyenne.

Et en été, le gain est aussi très appréciable. C’est peut-être le plus intéressant. L’isolement agissant également contre les grosses chaleurs. Avant, les combles étaient simplement invivables (une vraie chaudière). Je ne devais pas y aller souvent, mais maintenant, il fait tout simplement la même t° que partout ailleurs à l’étage. Et il est possible d’y travailler.

Pour donner un exemple, lorsqu’il y a +/- 40°C à l’extérieur, j’ai +/- 26 °C dans mon living et maximum 28°C à l’étage. Alors, qu’avant, l’étage était beaucoup trop chaud dû à l’exposition de mon toit (en tuile) orienté plein sud, plein soleil.

Conclusion, avant de prévoir de l’air conditionné comme je pensais le faire, il faut d’abord isoler (avec un isolant à densité élevée). C’est très efficace.

Pour le futur, je pense faire un apport d’air extérieur durant le nuit (un simple ventilateur qui pulse dans le living et les chambres durant la nuit avec enclenchement automatique en fonction de la température). Encore une idée à approfondir pour augmenter le confort sans augmenter la dépense d’énergie!

Suite au prochain numéro…